dimanche 22 février 2015

Dameuse du Savoy: notre message a été entendu


Les leçons de conduite de dameuse au Savoy ont été annulées. L’ordre est venu du président directeur général peu après la parution de mon article.
Sans doute la Compagnie du Mont-Blanc n’a-t-elle pas voulu ternir son image par une activité émettrice de gaz à effet de serre  en période de pic de pollution dans la vallée.
Il y avait aussi sans doute un problème de sécurité :  relégué à la place du passager, sans double commande, afin de  laisser la conduite à l’apprenti, le conducteur de la dameuse aurait été dans l’incapacité d’arrêter l’engin en urgence en cas de besoin. Or le soir au Savoy, fréquents sont les jeunes qui descendent en luge sur la piste fermée, créant un risque de collision.

Intermède
Dans les rues de Megève, les statues de Bruno Catalano valent un détour






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dimanche 15 février 2015

Conseil municipal du  12 février 2015 : PPRa

 Le Plan de Prévention des Risques Avalanches fut le sujet unique de cette séance assez courte, tenue au Majestic

Ce dossier avait déjà été évoqué lors du conseil municipal du 27 janvier.
Après réexamen approfondi de 27 couloirs par un comité d’experts,
il s’agit aujourd’hui de formaliser, à l’intention du préfet, la position de la commune de Chamonix sur ce nouveau projet de PPRa  proposé par les services de l’Etat.
Il y a donc au cours de  cette séance certaine redites du dernier conseil.
Sans rentrer dans les détails techniques assez complexes de ce plan de prévention des risques d’avalanches, il est intéressant de préciser les arguments de la municipalité en réponse à ce qu’il faut bien appeler un « diktat » de l’Etat.

Comme le souligne l’élu d’Argentière Patrick Devouassoux, « ce sont des citadins, ils n’y entendent rien à la montagne, ils veulent nous imposer des règles à nous gens du pays qui sommes les seuls, depuis des générations, à parfaitement connaitre notre territoire et ses risques ! ».

Jean-Louis Verdier, adjoint à la sécurité,  souligne de son côté: « ils ont fait leur travail dans leur coin, sans concertation avec les élus ni les habitants, ils nous ont imposé la zone jaune d’aléa maximal vraisemblable dont la commune ne voulait pas, car elle ne sait pas comment gérer la sécurité dans ce vaste espace ».

Jean-Michel Couvert, adjoint à l’urbanisme, imagine que l’hôtel Gustavia, situé en zone jaune, veuille s’agrandir : il lui serait imposé de construire un local de confinement… Impossible !

« On ne peut pas refuser tout en bloc » répond Eric Fournier à Sylvie Cefali qui proposait  de réfuter la totalité du projet de PPRa. « Nous ne contesterons que les éléments inapplicables » précise-t-il.
«  Nous nous réservons la possibilité d’un recours judiciaire s’il s’avérait que ce plan, précurseur en France, ne soit finalement, de façon « punitive », appliqué qu’à la ville de Chamonix et ne concerne pas la France entière ».

Sont projetés à l’écran des plans où sont superposées les zones d’avalanches et les zones d’inondations : très rares sont sur le territoire de la commune les très petits secteurs épargnés par les deux risques.

Rappelons qu’une enquête publique se déroulera du 16 février au 27 mars prochains. Il y aura 24 permanences, dont 6 en mairie d’Argentière. Chaque citoyen pourra exprimer ses critiques ou suggestions sur l’ensemble du dossier, sur la réglementation, sur tel ou tel couloir d’avalanche dont il contesterait la nouvelle emprise.

Ce n’est qu’à l’issue de cette enquête publique que la décision d’approbation du PPR avalanches sera prise par le préfet.

La délibération du conseil se décline en 12 points très détaillés que je m’efforce de résumer, pour vous éviter une trop longue lecture.

Le conseil municipal :
- Prend acte du projet de PPRa mais souligne que la commune disposait déjà du document sérieusement établi, à l’époque grâce à une large concertation locale,  en 2010. Elle demande une plus grande stabilité juridique dans les instruments de gestion du territoire.
- Relève que la démarche de concertation et de dialogue local n’a pas été cette année menée à bien avec l’ampleur requise.
- Constate que le projet de PPRa ne contient pas de « Carte des enjeux » pourtant préconisée par le Guide méthodologique.
- Constate le décalage entre l’approche trop statique portée par le PPRa et la réalité de la vie en montagne
- Constate que ni le Guide méthodologique ni le projet de PPRa  ne donnent de définition précise de la « zone d’aléas exceptionnels », indispensable à la mise en œuvre du Plan Communal de Sauvegarde.
- Souhaite que soit développé une démarche qui mette en relation les conditions nivo-météorologiques, l’accumulation de neige dans les zones de départ, et l’ampleur des avalanches potentielles afin que soient posées les bases d’une gestion dynamique de l’aménagement du territoire.
- Prend acte des évolutions apportées au règlement suite à la phase de consultation publique, notamment la suppression des mesures visant les immeubles situés en zone d’aléa maximal vraisemblable, et demande que soient supprimées les dispositions prévues en ces zones pour les projets nouveaux.
- Suggère que deux ou trois types de zones bleues soient créées dans les zones d’occurrence centennale en fonction des pressions pouvant être subies : 3 à 30 KPa, 30 à 50 KPa, 50 à 70 KPa,  par exemple.
- Regrette que ne soient pas prévus certains assouplissements aux dispositions règlementaires applicables à des zones sises à l’aval d’ouvrages passifs de protection présentant toute garantie de fiabilité.
- Souhaite que soit envisagé un traitement différencié sur le sujet de la protection des biens, en lien avec les établissements d’assurances.
- Souligne auprès de l’Etat les conséquences que peuvent revêtir ces prescriptions du PPRa en matière d’ « accès » de la population permanente à l’habitat sur le territoire, compte  tenu de la rareté du foncier disponible.
- Demande en conséquence que des amendements soient apportés au projet de PPRa appelé à être soumis à l’enquête publique et que soit reconsidéré le calendrier d’approbation de ce plan.

Le texte de cette demande au préfet est approuvé à l’unanimité par le conseil.


Autre sujet du jour : la « Dameuse-Ecole » du Savoy, elle  tourne !


Dans ce blog, le 24 décembre dernier, je m’étonnais de  l’annonce par la Compagnie du Mont-Blanc d’une  nouvelle pratique, acceptée avec bienveillance par la municipalité de Chamonix, proposant des cours de conduite sur neige de dameuse,  le soir,  sur le domaine skiable du Savoy.
Tous les mercredi à 19h, en période de vacances scolaires, la Compagnie du Mont-Blanc met une dameuse et son conducteur à disposition des touristes pour des allers-retours répétés le long de la piste du Savoy, à raison d’une demi-heure par candidat apprenti. Cette activité polluante (et bruyante), venant en plus du damage obligatoire du site en fin d’après-midi et le matin,  est en contradiction notoire avec le Plan Climat Energie Territorial de la Communauté de Communes qui a pour  objectif de réduire de 20%  d’ici 2020 nos émissions de gaz à effet de serre.
Le fait que le 11 février, jour de leçon de conduite, la presse ait annoncé un franchissement du seuil d’information  pour la pollution en particules fines dans la vallée de l’Arve avec 51µg par m3 d’air n’a en rien incité l’opérateur à annuler  sa prestation.
Cette activité mécanique peut-être considérée comme superflue, élitiste (60 euros la demi-heure),  loin de  l’esprit sportif de Chamonix et non nécessaire à l’activité touristique de la station. Elle est de plus non conforme avec les préceptes d’une « Ville des Alpes » engagée dans  une politique de développement durable et distinguée par un « Flocon Vert ».

A noter que les communes des Houches-Saint Gervais hébergent la même organisation au Prarion, les vendredi après-midi.

                                          Un jeune apprenti aux commandes de la dameuse

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mardi 3 février 2015

Conseil municipal du 27 janvier 2015

Il s’est tenu  à l’Hôtel de ville à 18h30.
La séance a débuté par une minute de silence à la mémoire de l’éleveur Pascal Payot, conseiller municipal au dernier mandat.

Résumé des principaux dossiers inscrits à l’ordre du jour

Création d’un itinéraire cyclable
On voudrait y croire, mais…
Depuis bien des années, c’était une promesse électorale des deux derniers maires successifs de la ville, jamais mise en œuvre.
Ne vous réjouissez pas trop vite, en en est encore qu’aux études, le maire va constituer un « groupe de travail ».
 Mais l’intention louable est bien là et une somme de 1,5 millions d’euros sur cinq ans est proposée au vote des conseillers.
Le projet exposé par Michel Payot est de faire un « itinéraire » cyclable de 18 km de long. Ce n’est pas une « piste cyclable », mais un tracé en « site partagé » avec les autres utilisateurs de la chaussée. La voie cyclable sera marquée au sol sur la voirie communale.  10 km seraient en « site propre », mais cet objectif nous semble bien optimiste.
Il est par exemple question de créer une piste cyclable  depuis le paravalanche de la Verte jusqu’au village des Chosalets, entre la chaussée actuelle et les maisons des villages des Iles et des Grassonnets. La difficulté foncière, technique et financière d’un tel projet saute aux yeux: quand on voit comme les maisons sont proches de la chaussée actuelle, on se pose de réelles questions sur la pertinence de ce projet. A moins de déplacer la route vers la forêt, mais c’est alors d’un tout autre budget qu’il s’agirait !
L’itinéraire emprunterait aussi  la Promenade des Econtres entre Chamonix et Les Praz. Ce chemin, largement emprunté par les piétons, ne peut être livré aux cyclistes sans qu’il y ait un grave conflit d’usage ! Et il n’y a aucune disponibilité foncière pour en doubler la largeur.
Le passage du coupe gorge du Pont de Piralotaz aux Bossons n’est pas clairement défini non plus. On souhaiterait une continuité entre la promenade Marie Paradis et le village des Bossons, mais cela supposerait une passerelle sur la Creusaz, là encore on voit que le budget inscrit ne le permettra pas dans les cinq prochaines années.
On a le  sentiment que le maire a voulu lancer ce programme inscrit dans ses promesses, tant dans le Plan Climat Energie Territorial que dans son programme électoral de 2014, mais que la réflexion autour du projet n’a pas été du tout entreprise.
Le conseil autorise le maire à solliciter des subventions.

Un projet vertueux : lancement d’un plan « véhicules propres »
Il y a à la base la volonté de contribuer à la préservation de la qualité de l’air.
La communauté de communes a acté l’automne dernier l’acquisition anticipée de bus de type « Euro 6 ».
Les collectivités de la vallée se sont engagées à  proposer à leurs agents « des nouveaux moyens de locomotion alternatifs » pour les trajets professionnels intra-vallée. La commune veut développer un projet d’acquisition de « véhicules propres » étalé sur les 4 à 5 ans à venir. Il s’agit de remplacer l’ensemble du parc de V.L. et de V.U.  communaux, à savoir 20 unités. Le mode de motorisation envisagé sera de 100% électrique ou hybride.
La commune envisage un partenariat avec un constructeur automobile…  On n’a pas fini de voir fleurir sur nos publications et sur nos pistes les publicités B.M.W. ou autres…
Le conseil municipal est appelé à « valider l’intérêt de cette démarche », à  « lancer un appel à manifestation d’intérêt ». Qu’en termes élégants ces choses là sont dites…
La commune veut aussi  « lancer une procédure pour sélectionner le constructeur… » qui, espère-t-on, apportera une forte participation financière.


PPRa – Plan de Protection des Risques Avalanches – Le maire manifeste sa mauvaise humeur
Le PPRa du 26 mars 2010 est mis en révision. Quatre experts ont procédé à une analyse de ce plan et ont estimé que 27 couloirs, sur les 130 de la commune, devaient justifier un réexamen approfondi.
A la suite d’une réunion publique au Majestic le 19 novembre dernier, a été initiée une phase de concertation publique en mairie.
A ce stade de la procédure, il convient maintenant d’ouvrir une enquête publique qui se tiendra du 16 février au 27 mars 2015.
La municipalité de Chamonix déplore officiellement que « la démarche de concertation et  de dialogue local n’ait pas été menée à bien avec l’ampleur requise », sous entendu les décisions ont été prises sans  consultation  suffisante des élus et des habitants. En résumé la commune critique ouvertement la méthodologie et le contenu du nouveau projet de PPRa et demande que des amendements soient apportés.
Elle prend note toutefois qu’ont été supprimées les mesures visant les immeubles existants  situés en zone d’aléa maximal vraisemblable.

L’Ecole des Bossons est saturée – Les enfants des nouveaux logements des Tissières devront aller à l’Ecole Jacques Balmat des Pélerins
L’Ecole des Bossons a déjà ouvert une cinquième classe en septembre 2013. Les locaux, notamment le restaurant scolaire, sont maintenant  trop exigus pour absorber de nouveaux enfants.

Petits dossiers fonciers – Manquement de l’administration communale
Ici il s’agit du déclassement d’une partie d’un  chemin rural, là il s’agit de cessions de petites parcelles communales, dans tous les cas à la demande de particuliers et dans leur intérêt.
L’administration communale a la désolante et  mauvaise habitude de ne pas prévoir de plan de secteur à projeter à l’écran pour que les élus puissent se prononcer en connaissance de cause. Tous ne connaissent pas le chemin du Crétet ou le chemin des Rachasses, ni les parcelles communales des Favrands. Résultat : les élus ne suivent pas l’énoncé du sujet, et comme on est en fin de séance, c’est le brouhaha général, chacun bavarde aves ses voisins, personne n’écoute, et les propositions passent comme lettre à la poste, sans débat. Pendant deux mandats je me suis battu pour qu’on nous projette les plans de ces dossiers parcellaires, je n’ai pas réussi à imposer cette exigence élémentaire.
Chamoniards sachez-le : si vous avez un « petit arrangement » à demander à la commune, n’hésitez pas, votre dossier passera en fin de séance quand les conseillers sont fatigués, sans plan,  et  vous obtiendrez gain de cause (à condition toutefois que la commission ad hoc ait donné son accord).

Débat d’orientation budgétaire – 2015 sera difficile !
Cà va mal pour la commune.
Les recettes diminuent, notamment les dotations de l’Etat, en baisse de 14%.
D’un autre côté la redevance au « Fond de péréquation » des communes riches vers les communes pauvres pénalise durement les stations touristiques. L’effort pour le « Bloc communal » (chaque commune du canton plus la communauté de communes) a été multiplié par 2,5.  Cette année cela coûtera 2,3 millions d’euros à la seule commune de Chamonix (part communale + fraction de 80% représentant sa part communautaire).
Les dépenses de personnel, qui représentent 45% du budget communal, sont en hausse « automatique » de 3,2% par an, hausse structurelle et conventionnelle à laquelle la commune ne peut échapper.
Les nouveaux rythmes scolaires imposés par l’Etat alourdissent les charges de personnel notamment pour les cantines.
L’endettement tous budgets au 31 décembre restait élevé à 59 741 000 euros.
En conséquence, l’autofinancement qui habituellement se monte à 1 million d’euros, n’atteindra cette année que 350 000 euros. Et les investissements baisseront de 8 à 6 millions d’euros. Une baisse des dépenses de fonctionnement s’impose.
Budget de fonctionnement 2015 de la commune : 30 441 000 euros
Il y a donc un trou de 650 000 euros que les élus devront « boucher » d’ici le vote du budget dans un mois. Sale temps pour les finances communales qui ne veulent pas augmenter les impôts : si les bases de l’Etat  sont prévisibles à la hausse de 1,5%, la commune veut maintenir une stabilité des taux d’imposition.

Questions diverses
Xavier Chappaz et Georges Unia  pour l’opposition lancent une nouvelle idée :
Il faudrait établir entre la France et l’Italie un grand sens unique. Les camions en transit de France à Italie passeraient par le tunnel du Fréjus, et les camions allant d’Italie à la France passeraient par le tunnel du Mont-Blanc. Avantage, les poids lourds ne feraient que descendre dans la vallée de Chamonix et donc pollueraient beaucoup moins.
L'idée est astucieuse et  intéressante.
Mais hormis le fait que cette solution ne serait pas très sympathique pour la Maurienne (qui est tout de même moins polluée que la vallée de l’Arve), il y a peu de chances qu’elle soit retenue par les Etats et les sociétés d’autoroutes : un seul sens de circulation par tunnel au lieu de deux réduirait beaucoup le trafic global, puisque les passages à chaque tunnel se font quasiment à touche touche !  La belle idée a déjà du plomb dans l’aile…








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