mardi 19 juin 2012

Route à camions de Lognan: le maire noie le poisson!

Lors de la séance du conseil municipal du 15 juin 2012, le maire  globalise le sujet dans une longue intervention traitant de l’ensemble des sites chamoniards et refuse d’entrer dans le débat de la route de Lognan.
Il a obtenu le 24 mai de la Commission des sites à Paris un avis favorable pour le programme de « requalification » de l’aiguille du Midi, du Montenvers et des Grands Montets. Il se serait engagé, dit-il, à une « limitation des impacts ».
Il projette  à l’écran  des images  des nouveaux aménagements à l'aiguille du Midi, de la future galerie couverte du Montenvers, du tracé du futur télésiège de Plan Joran à Lognan (qui monte jusqu’aux Marmottons), mais aucune de la route à camions que la Compagnie du Mont Blanc a pourtant dans ses cartons, bien dessinée, prête à être construite le plus vite possible, avec l’accord des consorts de la Montagne de la Pendant, propriétaires des lieux (peut-être y-a-t-il avec eux eu un « échange de bons procédés » ?).
La réalité de la menace est bien annoncée sur la photo ci-contre, projetée à l’écran lors de la réunion du 5 juin avec les habitants du Lavancher, qui précise bien que CMB et ONF souhaitent entreprendre les travaux dès août et septembre.
« Il n'y a pas de projet pour cette route ! » réplique le maire en séance du conseil. En tous cas aucun projet validé par les commissions et le conseil municipal assure-t-il. « L’exploitant propose, la commune décide » précise-t-il dans son blog. Il annonce les séances  d’étude pour l'automne.
On en déduit une absence totale de coordination entre la CMB et la mairie, actionnaire à 16%.
La compagnie tente de passer en force et exerce une pression maximale.
J’ai invité le maire à relire le texte fondateur de l'Appel pour nos Montagnes, dont il est signataire, ce qui vaut engagement. Il devrait  constater qu'il y a incompatibilité complète entre la nouvelle vision des espaces montagnards exprimée dans ce texte et le projet de la compagnie du Mont-Blanc.
Mon colistier Pascal Payot a également déploré la méthode  qui a consisté à convoquer les habitants du Lavancher pour que les dirigeants de la CMB leur exposent leur projet avant même que les élus en soient informés. C’est cette confrontation lourde de tensions qui a mis le feu.
Nous estimons que l’inquiétude des habitants est légitime, compte tenu de la détermination de la CMB à démarrer les travaux très vite. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de leur apporter mon soutien.
Le 10 juin, les habitants se sont constitués en association pour la protection, la défense et la sécurité du village du Lavancher et de sa montagne.
Il y a aujourd'hui une levée de boucliers unanime dans toute la vallée contre cet aménagement.
Eric Fournier sera obligé d'en tenir compte, les élections municipales sont dans moins de deux ans...
 Signez la pétition des habitants du Lavancher:
http://www.petitions24.net/non_a_la_route_a_camions_du_lavancher_a_la_croix_de_lognan

Voir premier article sur le sujet ci-dessous

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lundi 18 juin 2012

Autres dossiers du conseil du 15 juin 2012



            Michèle Rabbiosi déplore le pillage systématique des jardinières fleuries de la ville, notamment au Pont de cour et sur la passerelle des Moulins. On comprend que les jardiniers soient  excédés. Le maire dit son intention d’installer des caméras de  vidéo-surveillance.

            Le parc aventure des Tines prépare son ouverture
            La commune avait refusé trois fois le permis de construire, mais le tribunal administratif a donné raison au pétitionnaire. L’exploitant ne respecte pas la législation quand à son aménagement, ce qui a donné lieu à un procès-verbal de la part de la commune.
            On ne verra plus le héron au bord de sa marre, puisqu’une tyrolienne la survole maintenant.

            La plainte de l’ancien premier adjoint Joël Didillon pour attribution d’un marché public au profit d’un adjoint a été classée sans suite.
           
            Adoption à l’unanimité du compte administratif
            Le budget général fait ressortir un excédent de 146346 euros

Projet de crèche municipale sur le site Jean Franco
La localisation de la crèche à proximité de l’EHPAD pour personnes âgées permettra de constituer un pôle intergénérationnel. L’accès aux deux structures se ferait par la route blanche.
La crèche aura 70 places, dont 35 pour les moins de 18 mois (crèche actuelle de Chamonix-centre : 35 places).
Les locaux laissés vacants à la coupole pourraient être réservés à l’accueil d’enfants de touristes (15 places).
Le conseil confirme le lieu d’implantation et désigne la commune en sa qualité de maître d’ouvrage.

Le conseil municipal approuve le Plan de mise en Accessibilité des Voiries et Espaces publics de Chamonix. De nombreuses améliorations et transformations sont proposées par une étude détaillée de notre voirie pour faciliter le déplacement des personnes handicapées.

Convention d’entretien des voiries avec le Conseil général pour l’aménagement du secteur Fond des Gires – Foyer de fond.
Alain Lurati pour la majorité, Pascal Payot et moi-même pour l’opposition votons contre, comme nous l’avions fait lors du vote du budget 2012, car nous estimons trop élevé (652 000euros) le coût de cet aménagement urbain sophistiqué  que l’on aurait pu dessiner avec beaucoup plus de simplicité, en facilitant du même coup les manœuvres de déneigement.

Futur centre technique de la ville aux Pélerins d’en haut.
L’ATMB s’est retirée de ce projet tripartite partagé avec la ville et le département, car elle a installé ailleurs ses services techniques. Il faut donc réduire la voilure du projet initial et dans un premier temps renoncer à la route d’accès prévue à partir du rond-point de la Vigie qui coûtait à elle seule 700 000 euros. Ce qui signifie que la totalité du trafic, allers et retours, se fera par la route du village...
Les ateliers municipaux du Fouilly, du Lyret et des Pélerins seront réunis dans ce lieu, au-dessus du foyer des jeunes travailleurs. Il y aura aussi des surfaces réservées aux artisans de la vallée.
Le conseil approuve la convention bipartite avec le Conseil général. 

La fourrière renait, en théorie...
Un arrêté préfectoral autorise la commune à entreprendre l’activité de mise en fourrière, à compter du 1er juillet 2012. Seul obstacle : la fourrière est aujourd’hui totalement remplie avec des épaves, et l’on sait la complexité administrative que représente l’enlèvement et la destruction de ces véhicules abandonnés, souvent britanniques, ce qui alourdit encore la procédure.

Le riche fond photographique André Contamine sera numérisé
Le conseil approuve sa propre part de financement, 3315 €, alors que la DRAC apporte une subvention de 3000 €.

Le conseil décide une participation communale de 250 000 € pour la rénovation du refuge Albert 1er. Coût total de l’opération : 2,5 M €.

Le télésiège des Bossons sera exploité par la SET de la Vormaine moyennant une redevance communale de 110 000 €.

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lundi 11 juin 2012

Législatives 1er tour : seule du canton, Chamonix vote UMP

A Chamonix ville, Sophie Dion pour l’UMP, la parachutée de Morzine, ancienne conseillère aux sports de Nicolas Sarkozy, accompagnée du chamoniard Jean-Louis Verdier, l’emporte largement  dans 7 bureaux sur 9, avec une moyenne de 38,46% des suffrages exprimés.
Marie-France Marcos, candidate MRG-PS-EELV,  honorablement connue sur le canton comme ancienne maire de Servoz et ex-conseillère régionale, totalise 28,87% des voix, et l’emporte même nettement dans le secteur 5 Les Favrands-Les Barrats-Le Betty avec 37, 03%, où elle relègue  Sophie Dion à 28,3%, dans un quartier qui avait donné à François Hollande son moins mauvais  score  au premier tour des présidentielles (27,41%). Marie-France Marcos  domine aussi aux Pélerins avec 32,18% des voix (28,7% pour Sophie Dion). Pourtant, aux  deux  tours des présidentielles, ce quartier avait nettement donné sa préférence à Nicolas Sarkozy sur François Hollande.
En troisième position à Chamonix vient le FN Dominique Martin  qui totalise le score modeste de 8,09%. Le FN ne fait jamais de bons résultats à Chamonix. Sauf dans le bureau N° 6 Chamonix Sud-Centre sportif-Le Lyret  où il perce à 12,75%, là où Marine Le Pen avait fait son meilleur score au premier tour des présidentielles (16,49%).  Aux Bossons, où Marine Le Pen avait fait 12,93%, Dominique Martin  atteint  presque le même résultat avec 12,38%. Notons qu’aux Pélerins, où Marine Le Pen avait totalisé 15,61 % des voix au premier tour des présidentielles, le candidat FN  ne fait plus que 11,2%. Cette fois-ci, les Pellarnis,  qui avaient placé Nicolas Sarkozy en tête à la présidentielle,  ont nettement voté à gauche.
En quatrième position à Chamonix vient Georges Morand le maire de Sallanches, avec 7,43%. Il domine nettement Jean-Marc Peillex le maire de Saint-Gervais, l’homme qui dispute toujours sa suprématie à Chamonix, qui ne totalise que 3,99% des voix.
 Au niveau de la communauté de communes, s’il est normal qu’à Servoz Marie France Marcos l’emporte largement avec 54,33% des voix, il est remarquable qu’à Vallorcine elle atteigne 50,21% . Cette petite commune confirme son attachement majoritaire à gauche. Plus étonnant est le  bon score de Marie France Marcos aux Houches où elle totalise 32,42% des voix, devançant de peu Sophie Dion (31,63%), alors qu’aux présidentielles Nicolas Sarkozy y était très largement majoritaire sur François Hollande. Ces chiffres confirment l’excellent ancrage local de Marie France Marcos, qui atteint le score de 32,83% sur le canton (34,20% pour Sophie Dion).
 Cette réalité est confirmée par la première position que Marie France Marcos emporte de justesse au niveau de la circonscription, avec 22,63% des voix, contre 22,44% à Sophie Dion. 
A Sallanches ville, où Marie France Marcos est bien connue comme ex-directrice du collège Saint Martin, elle s'offre le luxe de battre nettement le maire de la ville Georges Morand par 27,18% contre 22,45%.  Sophie Dion n'arrive qu'en troisième position avec 16,32%. 
A Cluses ville Marie France Marcos bat de peu Dominique Martin (23,81% contre 23,32%)  mais elle est devancée par Sophie Dion (24,57%).
A Passy, elle arrive largement en tête du scrutin avec 29,62% des voix,  devant Jean-Marc Peillex (20,02%), Dominique Martin (13,86%) et en quatrième position seulement Sophie Dion (11,6%). L’ancien maire Front de gauche Gilbert Perrin n’était pas loin (11,06%). Le voisin Georges Morand ne totalise que 6,85% des voix.
A Saint Gervais, le maire Peillex gagne avec 53,60% des voix, mais Marie France Marcos arrive deuxième avec 17,25 % et Sophie Dion est troisième avec seulement 9,68% des voix. Le concurrent Georges Morand  arrive loin derrière avec 2,84% des voix.
A Megève, on  ne vote pas comme à Passy, on le sait ! La surprise vient de la victoire de Georges Morand avec 27,66% des voix, devant Sophie Dion (26,40%), puis Jean Marc Peillex (12,88%), puis Dominique Martin (10,86%) et Marie France Marcos seulement en cinquième position (7,97%).
 Mais bien qu’arrivée en tête dans la circonscription, Marie France Marcos ne dispose que d’une faible réserve de voix avec Gilbert Perrin (Front de gauche 4,67%), Denise Gomez (Lutte ouvrière 0,34%) et peut-être les écologistes indépendants (2,48% au total).  Elle ne peut compter que sur les abstentionnistes. Sophie Dion disposera, elle,  d’une large marge de sécurité avec les voix venant de tous les divers droite  qui se reporteront majoritairement  sur son nom  : Georges Morand, Jean-Marc Peillex, Philippe Deparis,  Loïc Hervé (NC), Romain Fromaget (DLR). A eux cinq, ces candidats totalisent 31,49% des voix, sans compter le Front National !
Il n’y aura donc probablement  pas de surprise, Sophie Dion devrait être notre prochain  député du Mont Blanc.

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mercredi 6 juin 2012

Une route à camions pour la Croix de Lognan ! Les habitants du Lavancher indignés


Une traduction en anglais de cet article est disponible en commentaire N°9

La Compagnie du Mont-Blanc a décidé de remplacer très prochainement le télésiège de Plan Joran, âgé de  26 ans. Le nouvel appareil  atteindra  d’une seule volée, depuis le départ d’Argentière, la gare supérieure des Marmottons. Pour ce chantier, elle doit monter du matériel, des pièces métalliques, du béton, et la machinerie. Dans ce but, elle voudrait tracer une route dans la forêt depuis le Lavancher,  passant par l’alpage de la Pendant et allant jusqu’à la Croix de Lognan, sur un domaine inclus dans le périmètre de sa concession.
Les habitants du village, informés de ce projet, s’y opposent fermement  et sont très inquiets.
Le 5 juin, ils sont venus en masse (une cinquantaine de personnes !) à la mairie pour rencontrer le maire et les dirigeants de la Compagnie du Mont-Blanc. L’atmosphère  était houleuse et tendue. Le directeur du domaine des Grands Montets a présenté à l’écran le projet intitulé « Réhabilitation de la route forestière du Lavancher ».  Entrée en matière maladroite : l’appellation est trompeuse, puisqu’ il n’y a aujourd’hui aucune route sur ce versant, seulement  une piste forestière de 3 m, qui s’arrête sous le plateau de la Pendant. L’alpage n’est traversé que par un sentier. Une route y sera créée de toute pièce. Elle rejoindra ensuite la route existante qui relie la gare inférieure du télésiège « Retour Pendant » à la Croix de Lognan.
La piste sera élargie à 4 m. Des enrochements seront  mis en place pour conforter les talus. Surtout, le profil de la route sera modifié de façon à offrir une pente régulière de 25%. On peut imaginer  l’importance du déboisement et des terrassements à effectuer. Le directeur ne précise pas comment il aménagera l’épingle à cheveux serrée du croisement avec la piste du Chapeau.
Le directeur  général de la compagnie, également présent, justifie ces travaux  par des impératifs de sécurité. Il estime dangereux de monter les charges sous la benne de Lognan, comme cela se pratique depuis des années pour l’exploitation du site. C’est pourtant bien par cette méthode et aussi  par le téléphérique de service et la piste de la Pierre à Ric que l’ensemble des installations, depuis la création du domaine,  le 2ème tronçon du téléphérique, la  télécabine de Bochard, ont été réalisés, sans aucun accident !
Les dirigeants ne disent pas, mais n’osent nier devant des  habitants lucides, que cette route deviendra par la suite une route de service permanente, qui permettra notamment l’acheminement des tonnes  de gazoil nécessaires au fonctionnement des dameuses.
Les lavancherauds  sont inquiets, à juste titre, des nuisances que subira le village  avec le passage de ces nombreux engins. La route est étroite, dans la partie la plus serrée deux voitures ne se croisent pas. Il y a beaucoup d’enfants. Les habitations sont proches  de la voirie et les propriétaires craignent les vibrations. C’en sera fini de la tranquillité du village. Ils sont aussi très préoccupés par les  conséquences de l’ouverture de cette route sur la forêt protectrice qui les domine.  Un déboisement important pourrait élargir le tracé de l’avalanche de la « Verte » ce qui serait une menace pour  les habitations les plus basses. L’alpage de la Pendant, lieu magique dominé par la calotte de la Verte, sera balafré  par la nouvelle route, ce qui sera une  offense inacceptable au paysage  exceptionnel du site!
Le représentant de l’ONF, présent à la réunion, ne voit à cette route que des avantages : elle lui permettra une meilleure exploitation de la forêt.
Le maire tente de rester neutre. Il souligne l’importance de la modernisation nécessaire des installations pour l’économie de notre vallée, ce que nul ne conteste. Il est partisan de « la meilleure solution »... , mais il ne s’oppose pas frontalement au projet de la Compagnie du Mont Blanc.
Quelles seraient les autres solutions ? Tout d’abord l’hélicoptère. Mais le directeur général brandit presque comme une menace les « 2000 rotations nécessaires pour le chantier qui seront une nuisance insupportable pour les habitants d’Argentière ». La piste de la Pierre à Ric ? Elle est trop raide, seuls des engins chenillés peuvent l’emprunter, expliquent les dirigeants devant une assistance sceptique. Le téléphérique de service ? Il n’aurait, selon eux, ni la puissance ni la capacité nécessaires. Pour la compagnie, le choix est clair : ce doit être la route, avec l’avantage avancé qu’elle sera moins chère de 600 à 800 000 euros que le recours à l’hélicoptère.  La somme parait minime  aux villageois par rapport au coût total de l’opération.
La réponse pourtant est simple : dans une vallée qui se veut vertueuse, qui communique très largement sur  le développement durable, le Plan Climat Energie, la protection du site, la qualité de vie, la seule solution raisonnable est bien sûr le statu quo. Même si pour des raisons de  « commodité »  la route présente, selon les promoteurs, beaucoup d’ avantages, la Compagnie du Mont Blanc  doit continuer à œuvrer avec les mêmes moyens qu’elle utilise avec succès depuis près de cinquante ans pour l’aménagement et l’exploitation de son domaine. Le village du Lavancher doit rester un havre de paix, la forêt doit être préservée – elle peut être exploitée  avec la piste existante ou par câble – et à l’alpage de la Pendant, voué à la vie pastorale, doit régner le silence.
Une  nouvelle réunion avec les habitants doit être organisée dans trois semaines.

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