mardi 21 février 2012

Vote du budget 2012 : notre liste n’aurait pas fait les mêmes choix d’investissements


Le 10 février, les échanges autour de la table au sujet de ce difficile budget 2012 se sont limités à une vive discussion entre le maire et votre serviteur sur le chapitre des investissements. En effet, les élus de  la majorité restent muets comme des carpes et approuvent sans contestation aucune  les projets du maire pour notre commune.
En premier lieu, nous avons voté avec la majorité le budget de fonctionnement de 30 812 000 €, estimant n’avoir pas suffisamment d’arguments solides pour le contester. Ce budget est raisonnable, compte tenu du désengagement de l’Etat. Les dépenses de la mairie sont en réduction de 5 %, la répartition en est équilibrée. Nous avons simplement émis une réserve sur les dysfonctionnements constatés sur les opérations de déneigement cet hiver, notamment au niveau des parkings, ce qui a provoqué l’ire de Jean-Claude Burnet, adjoint aux travaux, qui n’admet pas d’être critiqué dans son pré carré.
Sur le chapitre des investissements, dont le total s’élèvera à 9 112 000 euros,  nous avons déploré une budgétisation nulle ou tout à fait insuffisante sur les postes suivants :
-          Villa de la Tournette : cette belle maison qui contribue à la richesse de notre patrimoine est à l’abandon depuis des années. Il est exact qu’une somme de 150 000 euros était proposée par les services pour la réparation du toit. Mais le maire ayant retiré 100 000 € à l’ensemble du chapitre « bâtiments divers », on ne sait plus quelle somme restera finalement pour la villa.
-          Il en est de même pour l’Hôtel Couttet, bâtiment historique qui, faute d’entretien, se dégrade gravement année après année. Aucune somme n’est inscrite en 2012 pour sa restauration. Même pas 500 € pour retirer les varosses qui poussent dans les gouttières en aggravant la détérioration du toit ! Pour ces deux édifices, le maire n’a aucune réponse d’espoir à nous donner...
-          Par contre, la réhabilitation du parc  du Couttet est programmée, c’est une  bonne nouvelle, bien que notre crainte soit qu’une bonne partie des 180 000 € inscrits aille à la réalisation d’un grand parking pour le casino et la nouvelle résidence MGM.
-          Notre collègue guide Christian Mollier regrette qu’une fois de plus aucune somme ne soit inscrite pour aménager la sortie de la Vallée blanche.
-          Une ligne très insignifiante de 150 000 € est inscrite pour refaire les couches de roulement de notre voirie sévèrement dégradée sur l’ensemble du réseau communal. Avec 150 000 €, on fait à peine 1 km de route ! Chamonix gardera donc ses routes secondaires défoncées.
-          Malgré les promesses électorales, toujours rien n’est fait pour réaliser des voies cyclables. Une étude a bien été rendue sur la mobilité douce à la Communauté de communes de la Vallée de Chamonix, mais à ce jour aucune mesure concrète n’est encore prise sur la voirie chamoniarde. Peut-être sera-ce pour le prochain mandat ?
-          41 000 € sont alloués pour la lutte contre la plante invasive renouée du Japon, seulement pour une toute petite aire expérimentale à Argentière. Ce n’est pas ce faible engagement qui résoudra le problème de l’envahissement rapide de la vallée par ce cancer végétal qui métastase dans les moindres recoins.
-          Aucune somme n’est budgétée pour la réhabilitation des sentiers piétons de la commune, alors même que le maire prône la mobilité douce et l’éco-tourisme pour notre vallée.
-          L’aide  globale à la rénovation thermique des maisons de particuliers s’élève à ... 35 000 €, à répartir entre tous les demandeurs! Des centaines de maison doivent entreprendre ces travaux et le coût de l’isolation est de 150 € le m². Les  chamoniards ne recevront qu’une bien modeste aide de la  commune! Cette faible participation  n’est  pas en cohérence avec le Plan Climat Energie Territorial  lancé en fanfare par la collectivité.

Le maire cherche à me déstabiliser en me mettant au défit de compenser par des recettes nos demandes non budgétisées.
Je lui réponds  avec précision en énumérant les postes sur lesquels de substantielles économies peuvent être faites:
-          Ne peut-on pas réduire la forte somme de 100 000 € prévue pour l’aménagement du centre d’hébergement de sécurité du Tour ?
-          La piste en enrobé au Bois du Bouchet pour le ski-roue et la mobilité douce au coût de 366 000 € est-elle une dépense prioritaire et urgente ?
-          Les nouvelles illuminations prévues autour de l’église et de la Maison de la Montagne pour 340 000 € sont-elles vraiment nécessaires, en cette période d’économies d’énergie ?
-          Le réaménagement de l’arrêt-bus de la Flégère pour 100 000 € est-il vraiment justifié ?
-          L’aménagement paysager des parkings au Fond des Gires pour la somme astronomique de 700 000 € ne pourrait-il pas être revu à la baisse, avec le choix d’une plus grande simplicité ?

Hormis le centre d’hébergement du Tour, la majorité, à ma grande surprise, n’a rien trouvé à redire à mes propositions d’économies, comme si elle les approuvait !
Les six membres de notre liste votent contre le budget investissements de la commune.

P.S. Villa de la Tournette : en commission de travaux le 13 février ce sont finalement 100 000 € qui ont été inscrits pour refaire le toit de la villa, première étape indispensable pour une réhabilitation du bâtiment, sans que l’on sache encore quelle sera sa destinée.

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mercredi 8 février 2012

Diaporama: -20° à Chamonix, comment le vivent les saisonniers ?

Camping des Moliasses : un vrai village de 56 personnes !
« C’est assez dur » disent les occupants,  « on a froid la nuit ».
Tous sont  munis d’un contrat de travail et se répartissent dans 34 camions ou mobil-homes. L’alimentation électrique ne supporte pas  la grosse demande  de consommation des radiateurs et le disjoncteur  lâche régulièrement. Ce 6 février, il n’y a plus de courant. Habitués à ces désagréments, les habitants ont dû acquérir des chauffages au gaz ou aussi des poêles à bois ! Le danger d’intoxication au monoxyde de carbone est quotidien !
Le froid a gelé la conduite d’eau des sanitaires hommes, qui sont condamnés. Seul le sanitaire algeco des femmes est encore en fonction (2 WC, 2 douches et 4 points d’eau. Idem chez les hommes).
J’ai prévenu la conseillère municipale chargée du social, et le lendemain 7 février l’électricité était revenue et les sanitaires hommes réparés !
L’ambiance est bonne dans le campement, « on peut faire la fête sans problèmes » me précise-t-on. Mais à lire la note de protestation affichée sur la porte des sanitaires par l’un des utilisateurs, tous ne respectent pas les règles élémentaires de propreté !

Les laissés pour compte du  Grépon
Ici,  il y a une douzaine de camions qui n’ont pas trouvé de place aux Moliasses. La commune les tolère, mais comme le caravaning est théoriquement interdit à cet emplacement et que la ville  a tout investi dans l’installation du camping, elle n’a rien prévu pour leur accueil. Il n’y a ni branchement électrique, ni eau,  donc bien sûr pas de sanitaires et pas de toilettes.
Les résidents ont installé un petit groupe électrogène auquel sont branchés plusieurs camions, mais pas tous. Cela fournit assez d’électricité pour la lumière, l’ordinateur et la télévision, mais pas pour le chauffage électrique.
Pour la douche, on   leur a conseillé  d’aller se doucher à 600 mètres de distance, au camping des Moliasses, où il y a déjà beaucoup de monde, mais ils y sont bien accueillis. Il y a un vrai esprit de solidarité dans cette petite colonie.
Pour le chauffage, c’est comme au camping, il faut se débrouiller : bois ou gaz. La consommation est forte par ces grands froids : une grosse bombonne de gaz à 28 euros par semaine (la commune leur donne des bons pour acheter le gaz). Certains sont bien équipés et ont des toilettes chimiques dans le camion. Pour les autres, c’est dans la nature...
Pour l’évacuation des ordures, un arrangement a été trouvé avec les employés de Chamonix Propreté qui ont leur hangar juste à côté.
Tous m’ont dit avoir un travail à Chamonix, à la Compagnie du Mont Blanc, dans l’hôtellerie, la restauration ou le commerce. Pour eux, malgré l’inconfort,  c’est un choix de vie.  Ils ont refusé le logement fixe quand on leur en a proposé un. « C’est aussi à cause des chiens qu’on préfère être  là, ils sont plus heureux qu’enfermés ! ». En effet, beaucoup en ont un ou plusieurs.
Emmanuelle,  employée dans un hôtel, m’explique qu’elle prend sa douche sur son lieu de travail, « mes patrons sont sympas ! ». Pour Adrien et Sébastien « pas question de payer un loyer 500 euros, on n’y arriverait pas ! ».
On peut avoir un double regard sur ces saisonniers au logement précaire : certains chamoniards ou touristes ont un sentiment de malaise sinon de rejet  quand ils les voient depuis la route : le désordre d’un campement  peuplé de marginaux, les chiens, l’absence de commodités...  Mais quand on va bavarder avec eux, l’empathie s’installe vite : ils sont accueillants et de bonne humeur, ce sont des travailleurs, ils font tourner l’économie chamoniarde, ils ne sont pas revendicatifs et  ils assument leur mode de vie.

 Voir le diaporama ci-dessous:

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Conseil communautaire du 31 janvier 2012


Il s’est tenu dans la salle glaciale de la Ruche à Vallorcine, en présence de 27 élus (sur 37).
Communications du président Eric Fournier:
En ce 31 janvier, le Col des Montets, tout juste franchissable,  a déjà compté treize jours de fermeture depuis le début de l’hiver.  Les vallorcins subissent d’importantes perturbations dans leur vie quotidienne et pour leur travail. Le déneigement de la voie côté français se fait d’autant plus mal que l’engin  fraiseur de la SNCF est hors d’usage de façon durable. Un élu de Vallorcine demande pourquoi une demande n’a pas été faite aux suisses pour nous prêter leur fraise qui fonctionne parfaitement.
Le tunnel des Montets fermera le 1er avril pour la durée des travaux sur la ligne et la voirie de l’ouvrage. Un service de bus pour Vallorcine sera mis en place par le col au départ d’Argentière. Les trains venus de Martigny viendront jusqu’en gare de Vallorcine.
Un autre débat surgit dans les rangs des conseillers communautaires : en prévision, dans les années à venir, d’un accroissement de la cadence de la ligne SNCF dans la vallée, plusieurs élus se posent la question du bien fondé de la pérennité de la  gratuité du train, qui risque de peser lourd sur le budget de la communauté de communes, car cette gratuité a un coût supporté par le contribuable.
Culture :
Le conseil est informé des dons d’objets et documents divers déposés dans les collections du Musée Alpin. A noter,  entre autres,  un ensemble d’objets de vaisselle provenant de l’ancien Hôtel Roma, donnés par M. J.P. Quaglia, un téléscope et un baromètre donnés par  M. Norbert Bozon, un ensemble d’objets et de documents relatifs au téléphérique du Brévent donnés par M. Philippe Hennebert, une riche collection de diapositives et photographies données par Mme Josiane Sibert-Braconnay et 29 gravures de montagne par l’artiste données par M. François Ravanel.
Une convention de partenariat est signée avec le Conseil général pour l’enseignement de la musique.
Une demande de subvention est faite à Savoie Biblio pour la constitution de fonds à la bibliothèque de Vallorcine.
Débat d’orientation budgétaire :
Les concours financiers de l’Etat aux collectivités locales sont gelés.  Les compensations de l’Etat sont à la baisse, et l’instauration d’une péréquation fiscale au profit des communes plus pauvres va fortement pénaliser notre communauté de communes dans les années à venir : le prélèvement sera de 357 686 € en 2012, mais il atteindra 1 859 967 € en 2015, soit 11% de notre budget !
 La réforme de la taxe professionnelle pèse, elle aussi, sur la ressource fiscale principale de la communauté.
Autant dire que le budget sera serré cette année et qu’il faudra augmenter les impôts! On envisage d’augmenter la taxe d’habitation et la taxe foncière de 3%.
Le budget en dépenses courantes s’établit pour 2012 à 17 161 547 €, hors transports (2 350 000 €).
Néanmoins, la collectivité projette d’investir 4 829 800 € dans les réalisations suivantes :
Centre sportif : 1 M €
Musée montagnard des  Houches: 150 000 €ouchesHH
Ecole de Musique au Centre Jean Franco: 2 M €
Maison de santé à l’Hôpital de Chamonix: 530 000 €
Modernisation de la ligne ferroviaire : 500 000 €
Paravalanche de Taconnaz : 540 000 €
Maison de l’Alpage à Servoz : 59 800 €
Bâtiments divers, informatique : 50 000 €
Compte tenu des subventions à recevoir pour ces projets, le coût net pour la communauté sera ramené à 3,5 M €.
Les séances du conseil communautaire se déroulent assez calmement et dans un consensus général. Il n’y a pas d’opposition structurée dans cette assemblée. Si je suis toujours tête de liste d’opposition au conseil municipal de Chamonix, élu par la population, j’ai été coopté comme délégué communautaire par mes collègues de la majorité Fournier, ainsi que ma collègue Marie Noëlle Fleury. Il serait donc  mal venu qu’à nous deux tous seuls nous constituions un groupe à part.
En effet, les municipalités  de Servoz, Les Houches et Vallorcine n’ont aucun élu d’opposition dans leurs rangs! Nous gardons néanmoins notre liberté de parole à titre individuel.

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