samedi 6 août 2011

Conseil municipal du 29 juillet 2011 – principaux dossiers

Annecy 2018: la majorité mauvaise perdante?
Un conseiller municipal proche du maire ne supporte pas que l’élu tête de liste de l’opposition  que je suis ait pu prendre position contre les Jeux Olympiques. Il m’accuse, en séance, de « régler mes comptes » (sous entendu avec le maire) sur mon blog lorsque je dénonce le fait que le site de slalom olympique pressenti des Planards se trouve en zone rouge d’avalanche, et s’indigne que les opposants aient pu faire  la fête  pour se réjouir de l’échec d’Annecy 2018 (allusion à ma présence au petit sit-in  du Comité anti-olympique à Sallanches).

Surprenante intolérance de la part d’un élu considéré comme un sage de la liste Fournier.

Je lui réponds que je n’ai de compte à régler avec personne - il y a longtemps que j’ai dépassé ce stade -,  qu’aux Planards je n’ai fait que révéler une vérité et que  je revendique l’entière liberté d’exprimer mes convictions sur mon blog et ailleurs, même si elles sont différentes de  celles de la majorité !

La démocratie, c’est respecter  l’opinion des autres...



Stationnement à Chamonix : il va y avoir du changement !

L’idée est de confier à un opérateur privé la construction d’un parking de 1000 places au Grépon et l’exploitation de l’ensemble des places de stationnement de la station, y compris en pied de piste, ce qui lui permettrait d’équilibrer l’opération. On procéderait à une réduction progressive de l’offre de stationnement libre sur voirie et sur les petits parkings gratuits (Corzolet, anneau sportif, Helbronner, Terray, bowling). Le seul parking gratuit de Chamonix serait le bas des pistes des Planards ! Il serait mis en place corrélativement une politique tarifaire graduée.

Les premières propositions concrètes devraient être soumises au conseil à l’automne.

Notre liste demande que les travailleurs de la ville bénéficient de conditions tarifaires très préférentielles, voire même de la gratuité au Grépon où sera organisé le pôle intermodal.

Plan de Protection de l’atmosphère : du pain sur la planche !

Notre territoire, étant donnée la gravité des pollutions enregistrées, doit être reconnu comme Zone d’Action Prioritaire pour l’Air (ZAPA). La municipalité demande pour cela la révision du seuil d’éligibilité à 50 000 habitants.

Le conseil municipal demande entre autres une « régulation » (nous aurions préféré « suppression » ) de la circulation des poids lourds dès que le dépassement des valeurs limites de pollution atteint trois jours consécutifs ; l’interdiction de circulation des véhicules lourds inférieurs à Euro 4 dès 2013, et non pas leur simple taxation sans refoulement au tunnel; le renouvellement de notre  flotte de bus ; une aide majorée pour les modes de chauffage performants et pour la rénovation énergétique des bâtiments. Ces propositions sont adressées à l’Etat.

Un conseiller de la majorité s’inquiète de savoir si tous les camions de livraisons et ceux des artisans, maçons, entrepreneurs qui sillonnent la vallée quotidiennement sont bien aux meilleures normes Euro, ce dont on peut douter. Quelle marge de manœuvre avons-nous vis-à-vis d’eux ?

Le maire espère que ces propositions seront renforcées par le plan d’action de notre Plan Climat Energie Territorial, ce dont nous doutons par ailleurs.

Projet de schéma départemental de coopération intercommunale

Le conseil prend connaissance de ce gros dossier exposant le regroupement futur de toutes les communes de Haute-Savoie. Dès 2012, les 10 communes du syndicat du « Pays du Mont-Blanc », appellation contestée par la communauté de communes de la vallée de Chamonix, devront se regrouper en communauté de communes. A l’horizon 2017 (mais on aura changé deux fois de président de la république d’ici là, on ne peut donc être sûr de rien !) la communauté de commune de la vallée de Chamonix et celle du Pays du Mont-Blanc pourraient fusionner en une seule communauté.

Rénovation du chalet du col des Montets

Le conseil sollicite une subvention de la DREAL pour l’étude préalable et des recherches de financement pour les travaux auprès des partenaires institutionnels. Le montant total du projet atteint 3,5 millions d’euros.

Il est proposé de réaliser un « Centre d’interprétation » avec extension du bâtiment, réaménagement du sentier découverte, organisation d’une agora extérieure et requalification des principes de circulation auto, piétonne et du stationnement.

L’Hôtel Mercure de la gare demande l’autorisation de construire une petite extension au nord du bâtiment, afin d’aménager sur un seul niveau un bar et un magasin de sport.

L’Hôtel Faucigny au centre ville, qui vient de changer de propriétaire, demande l’autorisation d’aménager huit chambres supplémentaires, sans extension du bâtiment.

Demandes accordées.

Aide à la commune de Demdeng (Cameroun) pour son approvisionnement en eau. Le budget prévisionnel global est de 353 000 euros. Le conseil signe avec l’Agence de l’eau une convention d’aide financière et recherche des subventions auprès de diverses collectivités, ONG et de l’Etat.

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lundi 1 août 2011

Plan Climat Energie Territorial : un pari difficile !

Article à paraitre dans le bulletin municipal d’août 2011
 Il n’y a pas eu foule aux diverses réunions publiques et ateliers organisés sur le sujet et les chamoniards, par leur faible participation, ont exprimé leur scepticisme ! Ils  savent bien qu’il  sera difficile  de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et de diminuer nos consommations d’énergie. Ils sont lucides !
Pourtant, la responsable de projet à la communauté de communes de la vallée de Chamonix n’a pas ménagé sa peine pour associer la population à la réflexion!

Tunnel du Mont-Blanc

La commune de Chamonix n’a aucun pouvoir pour réduire le trafic de poids-lourds au tunnel du Mont-Blanc, qui augmente régulièrement (+ 10% en 2010) et aggrave la pollution de la vallée, malgré l’action courageuse et persévérante de l’ARSMB. Ce flux continu obéit à des mécanismes  économiques européens dont la gestion nous échappe.

L’interdiction de circulation des poids lourds en cas de pic de pollution ou la nuit sont des mesures toujours attendues.

Activité touristique

Personne dans la vallée n’envisage sérieusement une réduction du flux touristique et de  son flot de voitures et de cars par une politique de promotion restrictive. Il est difficile d’imaginer que les commerçants,  les  hôteliers, les guides et moniteurs chamoniards voient  leur activité et leurs revenus diminuer du fait d’une baisse de fréquentation. Les socioprofessionnels de notre station ne sont pas volontaires  pour la décroissance...

En hiver, tant que nous aurons de la neige et du froid pour en fabriquer, nous resterons dans la politique du tout ski, avec tout ce que cela implique comme consommation d’énergie.

Déplacements

Les transports collectifs ne représentent qu’environ 10% des déplacements dans la vallée : 8% pour le bus, et 2% seulement pour le train ! Même si les derniers comptages indiquent une fréquentation un peu meilleure des bus, la part du collectif reste très modeste.

On sait que les déplacements internes dans la vallée constituent la plus grande part du trafic automobile.  Quand on habite aux Songenaz, aux Moussoux, aux Nants, au Lavancher ou dans beaucoup d’autres villages, où les bus ne passent pas,  il faut beaucoup de vertu et de civisme pour venir en ville à pied, en vélo ou en train. Il faut développer les lignes de bus.

Les voies cyclables promises lors des élections n’ont jamais vu le jour, et aujourd’hui rouler à vélo sur nos routes s’avère une entreprise hasardeuse et dangereuse. On fait des pistes de VTT en montagne, mais aucune piste pour les cyclistes en fond de vallée !

La rareté  des places de stationnement autour de nos gares est une dissuasion à la solution du  court trajet en voiture domicile-gare la plus proche.

Le train est une bonne solution... pour la minorité d’habitants qui habitent le long de l’axe ferroviaire.

Ne nous laissons pas griser par l’utopie du « Tram-Train » : pour 52 millions d’euros de travaux et de matériel  on ne va pas construire un tramway. On va seulement  doubler la cadence ferroviaire à raison d’un train toutes les demi-heures. Plus tard, il y aura peut-être un train toutes les 20 minutes. Le budget global des travaux s’élève à près de  100 millions d’euros... 

On ne peut pas être contre, mais c’est beaucoup dépenser pour un mode de transport peu attractif car il ne  dessert pas les remontées mécaniques.

Les seuls vrais gagnants seront les habitants de Vallorcine et de Servoz.

Il n’est pas prouvé que le doublement de capacité double le nombre de personnes transportées. La  circulation routière de la vallée restera toujours aussi intense, car elle augmente régulièrement (+ 2% par an). Le train ne pourra qu’absorber ce delta. Les émissions de gaz de voitures et de camions ne sont pas près de diminuer !

La nouvelle et sévère politique de stationnement à laquelle la municipalité réfléchit incitera-t-elle les chamoniards à utiliser plus régulièrement les transports collectifs ?

A plus long terme, un seul évènement permettra de réduire le trafic routier : l’inéluctable et conséquente augmentation prévisible du prix des carburants...

Habitat

Le seul domaine où les habitants peuvent avoir un impact sur les émissions et la consommation d’énergie est celui de l’habitat. Les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur représentent 39% du total (38% pour le transport et 24% pour le tertiaire).

Les constructions nouvelles sont bien isolées et consomment moins pour leur chauffage. C’est encourageant. Pour le bâti existant, nombreux sont les immeubles et maisons particulières, publics ou privés, qui doivent entreprendre des travaux d’isolation. Le coût prohibitif (100 à 150 euros le m²), la faible prise en charge par l’Etat (25% de crédit d’impôt sur le matériel seulement, pas sur la pose), l’absence d’aide communale empêchent beaucoup de particuliers d’entreprendre les travaux. J’en connais beaucoup qui compensent l’augmentation de leur facture énergétique en se chauffant au bois, en réduisant le nombre de pièces chauffées, en passant de 21 à 19°, en mettant un pull supplémentaire... Mais dans notre pays froid, il faudra toujours chauffer. La diminution d’émissions de gaz et de poussières par nos cheminées ne sera que modeste...

Conclusion

La vallée de  Chamonix, de par son climat, parce qu’elle vit du tourisme, parce qu’elle est un axe international de trafic de marchandises,  aura du mal à relever le défi du Grenelle de l’environnement de moins 20% d’émissions de gaz à effet de serre et de moins 20% de réduction des consommations d’énergie. Heureusement que nous n’aurons pas les Jeux Olympiques, car notre bilan carbone, tant lors de la préparation que du déroulement, se serait encore aggravé ! Quant au plan d’action pour adapter le territoire aux changements climatiques, il est en est au stade de la réflexion...

Pouvons-nous répondre à la demande de + 20% de production d’énergie renouvelable ? Peut-être un jour chaufferons-nous les serres municipales des Tines à l’énergie solaire ? Peut-être bientôt installerons-nous une micro-centrale sur le torrent des Favrands ? Les habitants de la vallée accepteront-ils qu’on leur installe des  éoliennes au Col des Montets, comme les suisses en ont installé au Simplon ?
Voir le commentaire éclairé de Michel Franco (cliquer ci-dessous sur commentaires)

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